Garder le cap

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vendredi 21 octobre 2016

Café convivialité - Essononco

Ce matin, pour la première fois, j'ai participé à un atelier organisé par une association Essononco, à Evry, sur le thème : Des méthodes naturelles et le cancer - autogestion des épisodes douloureux et lutte contre le découragement.


Je dois avouer que c'est très bien tombé, car ok, je ressens moins de fatigue cette semaine, ce qui est une très bonne chose, mais du coup, le revers de la médaille pointe le bout de son nez. Moi qui avais l'habitude de bosser beaucoup, de faire plein de choses, de sortir beaucoup, et bien soyons francs ! Je commence à m'ennuyer ferme, bloquée chez moi, sans grande énergie. Alors, oui, je trouve de quoi m'occuper, je joue du violon, je vais me promener dès que je le peux, mais les échanges me manquent. Et toujours pour être franche, la solitude me pèse parfois. Je ne suis pas faite pour être seule. J'ai besoin de côtoyer du monde, de parler, d'échanger des idées.


Alors, ce moment de convivialité est vraiment bien tombé. D'une part, parce que le contenu de cet atelier était très intéressant : nous avons passé en revu, une liste de techniques que chacun(e) d'entre nous pouvons mettre en oeuvre pour chaque événement que nous traversons. Comment bien respirer pour retrouver le calme ou en cas d'insomnie. Auto-massage à se faire en cas de fatigue, huiles essentielles, fleurs de Bach, gribouillages pour les montées de colère. Techniques connues, certes, mais que l'on oublie vite d'utiliser quand on devrait justement y penser. Par exemple, l'intervenante nous a donné ce conseil : quand une douleur monte, au lieu de se laisser envahir ou de se précipiter sur un antalgique, prendre une feuille de papier et se mettre à gribouiller, même violemment, puis déchirer la feuille et la jeter. Visiblement, ça fait beaucoup de bien, et ça aide même à diminuer le ressenti face aux douleurs. C'est sûr que je vais essayer !!


Et d'autre part, cela m'a fait vraiment du bien de pouvoir échanger avec d'autres malades, avec des femmes (et un homme) qui vivent les mêmes épreuves, qui ressentent les mêmes peurs, la même fatigue. Pouvoir en parler en toute franchise, pouvoir se dire, reconnaitre ses peurs, ses douleurs, sans s'entendre dire qu'on est forte, qu'on va s'en sortir. Car finalement, rien n'est simple. Oui, on a besoin d'entendre ce genre de paroles pour garder l'espoir et rester positif. Mais on a aussi besoin de pouvoir exprimer toutes nos peurs et nos doutes, sans que notre interlocuteur essaie de nous rassurer. Et avec le recul, j'ai bien conscience que le rôle d'accompagnant n'est pas facile. J'imagine que la première réaction est de vouloir rassurer, consoler. Mais du côté du malade, nous avons aussi besoin de pouvoir nous exprimer sur ce que nous vivons, sans être consolé, juste pouvoir dire ce qui se vit, ce que nous ressentons.

Ce matin, j'ai clairement senti le bienfait d'un tel moment pour nous tou(te)s. Car contrairement à ce qu'on pourrait penser, il ne s'agit pas d'une réunion triste ou larmoyante, mais d'un moment vrai, où nous avons tou(te)s pu nous exprimer avec sincérité, du plus profond de nous-même.  



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